La France est confrontée à une étrange épidémie : les critiques du régime actuel ont la furieuse tendance à être retrouvés suicidés. Comment y remédier ? La solution attendue par le pouvoir est simple : la soumission. Alignez-vous, baissez la tête, ne réfléchissez pas et surtout ne posez pas de questions. Alors tout ira bien. Pour un temps. Les étranges « suicides » d'Eric Denécé et d'Olivier Marleix sont un signal lancé à ceux, qui osent rester debout, autant qu'une action pour faire taire des voix trop dérangeantes. Ils deviennent les héros, qui manquaient tant, pour donner du courage aux Français.
Deux suicides successifs de fortes personnalités françaises, qui s'opposaient avec conviction et intelligence au régime actuel, cela commence à faire beaucoup.
Le 9 juin, Eric Denécé se serait suicidé avec un fusil de chasse dans sa voiture. Son corps sera retrouvé deux jours plus tard. La police s'oriente immédiatement vers le suicide :
Ce mercredi 11 juin, à 10 heures, dans les hauteurs de Serraval, en Haute-Savoie, la sœur d'Eric Denécé devait voir son frère. Ils vivaient à quelques kilomètres l'un de l'autre. Devant le chalet, le silence du lieu l'inquiète. Personne ne répond lorsqu'elle frappe aux deux portes. Elle décide de se diriger vers la voiture. Quand les gendarmes arrivent, il est trop tard. Le corps gisait déjà depuis quarante-huit heures. Selon l'avis de décès, la mort remonte au 9 juin. Un cousin de la famille relaie les premiers éléments de la police scientifique : empreintes retrouvées autour du véhicule, poudre sur les mains, balle tirée à la tête. « Pour la police, on s'oriente vers un suicide », dit-il.
La famille n'y croit pas, une enquête est ouverte, qui ne révèlera rien.
Hier, nous apprenions la mort du député Olivier Marleix. Encore un suicide.
Le député d'Eure-et-Loire a été retrouvé sans vie à son domicile d'Anet, selon le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier. Olivier Marleix a été « retrouvé dans une pièce du haut, pendu », a-t-il dit.
N'ayons aucun doute sur le fait que l'enquête ne révèlera rien ici non plus.
Deux hommes, qui s'opposaient au système français corrompu, critiquaient intelligemment et avec arguments les décisions délétères prises par les élites dirigeantes, que ce soit en politique intérieure ou internationale, qu'il s'agisse de l'implication de la France dans le conflit en Ukraine ou de la vente d'Alstom.
Deux voix qui ont été écrasées, liquidées. Pour les faire taire. Pour nous faire peur.
Dans les réseaux sociaux, des messages sont publiés par des personnes critiquant le système, pour prévenir, qu'elles n'ont pas l'intention de se suicider. Il est vrai que depuis le « suicide » de Denécé, nous recevons des « propositions de suicide ». Un hasard, certainement.
Bref, la France est touchée de plein fouet par une vague de suicides politiques. Il faut faire attention aux épidémies, elles peuvent faire des « victimes collatérales », la vague peut emporter ceux qui la lancent.
Comme le rappelle Victor Hugo dans Au peuple :
Son onde est une lame aussi bien que le glaive ;
Il chante un hymne immense à Vénus qui se lève ;
Sa rondeur formidable, azur universel,
Accepte en son miroir tous les astres du ciel ;
Il a la force rude et la grâce superbe ;
Il déracine un roc, il épargne un brin d'herbe ;
Il jette comme toi l'écume aux fiers sommets,
Ô peuple ; seulement, lui, ne trompe jamais
Quand, l'oeil fixe, et debout sur sa grève sacrée,
Et pensif, on attend l'heure de sa marée.
Karine Bechet-Golovko
La source originale de cet article est Russie politics
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